La Vie des autres (Das Leben der Anderen)
Film de Florian Henckel von Donnersmarck (2006) avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch, Martina Gedeck, Ulrich Tukur, Thomas Thieme ...
Oscar du Meilleur Film étranger
Films de Florian Henckel von Donnersmarck déjà vus : aucun.
Ca faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas touché à ce point-là! Quand je pense que je n'y serais probablement jamais allé s'il ne m'avait été conseillé par Florence, une copine, et si le film que je pensais voir au ciné n'était pas déjà commencé! Dans ce film, un des meilleurs agents de la Stasi, police politique de l'Allemagne de l'Est, se voit prendre le parti d'un artiste qu'il doit surveiller, car celui-ci est soupçonné de complot. Il y a un peu de La Liste de Schindler dans ce film, mais en moins spectaculaire. Le film nous démontre surtout que derrière ces institutions, ici la Stasi, mais aussi la Gestapo à l'époque, ce sont bien des hommes qui y travaillent, et non des machines. Et tant qu'il y a de l'humanité, il y a de l'espoir. J'ai du mal à supporter les gens qui pensent que tous les nazis (par exemple) étaient des connards finis. C'est facile de les juger maintenant, parce qu'on y est pas. Et à tous ceux qui pensent qu'on a toujours le choix, combien d'entre eux seraient vraiment prêts à mourir au lieu de s'engager dans la collaboration? Ici on ne connaît pas les conditions dans lesquelles le héros s'est engagé dans la Stasi, mais je ne pense pas que la RDA offrait énormément de possibilités après la séparation des deux Allemagnes. Cela fait plus ou moins echo à la polémique qu'il y avait eu autour de La Chute d'Oliver Hirschbiegel, car ce film tendait à humaniser Adolf Hitler. Mais Adolf Hitler était un être humain, et il est encore important aujourd'hui de le souligner. Tenter de le diaboliser (comme le fait le gouvernement Bush actuel avec ses pseudo-ennemis), c'est oublier que ça peut encore arriver aujourd'hui. Tout le monde s'accorde à clamer Le Dictateur de Charlie Chaplin, pourtant, tout ce qu'avait fait Chaplin, c'était le ridiculiser. Or le ridicule n'est-il pas une caractéristique proprement humaine?