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Gaël dans son monde
6 juin 2007

Pour une poignée de dollars (Per un pugno di dollari)

pour_une_poignee_de_dollarsFilm de Sergio Leone (1964) avec Clint Eastwood, Marianne Koch, Gian Maria Volontè, Wolfgang Lukschy, Sieghardt Rupp ...
Films de Sergio Leone déjà vus : Le Colosse de Rhodes (1961), Et pour quelques dollars de plus (1965), Le Bon, la brute et le truand (1966).

Levez le doigt ceux qui n'ont pas regardé Pour une poignée de dollars hier à la télé!!! Je vais vous foutre une baffe! Ce film devrait être obligatoire. Il fait partie de la légende du cinéma. Mais pourquoi est-il devenu aussi légendaire? Tout simplement parce qu'il a cassé tous les codes du bon vieux western américain.
En commençant par le personnage. Exit le bon cow-boy qui tient sa femme comme son troupeau, amoureux de sa terre de liberté. Ici le héros est un inconnu, on ne sait ni d'où il vient, ni où il va, on sait juste qu'il ne veut pas y retourner. Avant le cow-boy symbolisait l'Amérique historique et ses grandes valeurs. Ici le personnage de Clint Eastwood, et pratiquement tous les autres d'ailleurs, ont peu de notion de morale, encore moins d'idéal. Les films de Sergio Leone mettent en scène des gens désillusionnés, qui n'attendent pas grand'chose de la vie, si ce n'est voir le jour se lever le lendemain. La seule chose qui les intéresse, c'est l'argent, à n'importe quel prix. Et on tue les gens comme on cueille les pâquerettes.
Sergio Leone casse aussi le cadre du décor du western. Bye-bye la Monument Valley et les couchers de soleil. Ici vous êtes au Mexique. Le soleil ne fait pas de jolis reflets sur l'horizon, il vous tape, il vous cogne, vous assène. Ne cherchez pas les prairies et les forêts bien vertes, il n'y en a pas. Le monde n'est qu'un désert où la mort semble vous attendre derrière chaque rocher. Leone y associe une nouvelle façon de filmer le western. Au lieu de faire de grands plans panoramiques sur le cavalier galopant dans sa prairie ou devant un coucher de soleil, le réalisateur italien rétrécie conséquemment le champ de vision. Quand ce ne sont pas des gros plans qui nous montrent des visages qui sont autant de paysages de l'Ouest, l'espace se limite à la séparation de deux hommes lors d'un duel. D'ailleurs, c'est l'impression générale des westerns de Leone. La vie est un perpétuel duel.
Et puis ce qui reste en tête quand on cite les films de Sergio Leone, c'est la musique d'Ennio Morricone, tellement originale par rapport à la musique classique hollywoodienne. Morricone amène la trompette, la guitare, l'harmonica en toile de fond, telles de nouvelles voix de la violence et de la mort.
Après un constat aussi sombre, pourquoi aime-t-on ce film? Parce que le personnage de Joe n'a pas de grands principes, n'a pas une grande mission dans la vie. Il débarque dans ce pauvre bled et comprend que la situation de la ville (elle est prise en étau entre le représentant américain plein de pognon, supposé maintenir l'autorité, et une famille de criminels mexicains) peut lui rapporter de l'argent. Ce type n'a donc que des préoccupations vénales, ce qui le rend plus humain, donc plus proche de nous. Ce qui le différencie des autres types du film? L'intelligence. Et puis il sauve les femmes et les enfants quand même. Il a un minimum d'intégrité, juste un petit peu. C'est un mec qui ne prend pas parti, donc pas un fanatique comme sait en fabriquer l'Amérique. Il y a quelque chose de très européen dans ce personnage, et c'est pour ça que ce western et l'anti-western américain.

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Commentaires
A
Tu veux sûrement parler de M. Night Shyamalan. Je pense qu'il appréciera de gagner une syllabe grâce à toi.<br /> Je suis vraiment désolé pour ta rage de dents. Mais comme je te dois une baffe, je te la mets volontiers, ça te fera oublier tes quenottes pendant quelques secondes! ;-)
E
Je lève le doigt (j'ai été traumatisée par les westerns petite) et je déclare avoir regardé Grey's anatomy. Même que rey a refusé les avances du Dr Glamour.<br /> <br /> Je te laisse, on a loué La Jeune fille de L'eau de Shymalayan (orthographe? Bref, un de mes réalisateurs préférés. j'adore dire ce mot "préféré", ça fait crétine.)<br /> <br /> (Et aussi, j'ai une rage de dents.)
Gaël dans son monde
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